Voici un roman qui ne vous laissera pas indifférent !

Ne vous arrêtez pas à la couverture et venez découvrir l’univers de Charlotte Bourlard.

Une plume de qualité, moderne, noire mais poétique et attendrissante.

 

Le résumé :

La narratrice est une jeune photographe en rupture avec sa famille. Elle est fascinée par la mort et cherche à photographier des personnes âgées nues. Un jour, elle est engagée par les Martin. C’est un couple de vieillards qui vivent à Liège, dans un funérarium désaffecté qu’ils ont géré autrefois. Aujourd’hui, ils sont riches.

Madame Martin a une passion pour l’empaillage d’animaux dont elle possède une grande collection. La photographe s’installe chez eux et une relation particulière se noue entre elle et madame Martin qui lui apprend l’art de la taxidermie sur toutes sortes de cobayes, pendant que monsieur Martin les surveille depuis son lit.

Je ne vous en dis pas plus, je vous laisse découvrir.

 

Le sujet :

Le roman parle bien sûr de taxidermie, mais pas que. L’autrice explore les thèmes de la transmission, de la complicité, dans un registre assez noir, cru et parfois vulgaire.

 

Les personnages :

Ils sont tous assez énigmatiques et complexes. Ils ont un côté dérangeant, mais attendrissant en même temps. Je me suis attachée à eux, finalement.

 

Mon ressenti : 

Je ne suis pas ressortie indemne de cette lecture. J’ai aimé l’originalité du roman, l’écriture, même si j’ai été assez perturbée par le langage cru et violent (je suis plutôt adepte des belles phrases poétiques). J’ai ressenti un certain malaise en le lisant : c’est à la fois doux et dur, très perturbant, immoral, voire cruel. Mais j’ai trouvé que c’était malgré tout une belle histoire. C’est comme si je me sentais coupable d’avoir aimé 🙂

 

Un extrait (je ne dévoile rien, c’est la première page) : 

Elle me demande plusieurs fois par jour que je l’achève.

«Bientôt madame Martin.»

Elle ressemble à une tox à force d’être vieille. Ses os sont pointus comme des menaces. Son crâne est couvert d’eczéma, balayé de longues mèches blanches qui me restent parfois dans les mains. Sa peau est parcourue de taches mauves qui sont déjà mortes.

Je pieute au dernier étage, sous les toits. Eux dorment au rez-de-chaussée. Ils ont fait fortune dans les pompes funèbres. On se partage un funérarium désaffecté. On vit en tête-à-tête avec monsieur Martin qui nous surveille, couché dans leur grand lit. Son corps ne bouge plus, ça fait des années. On continue à lui parler. Un peu comme s’il était mort, sauf qu’on peut le toucher.

«Tu vas y arriver ?» Je les veille nuit et jour. C’est presque fini.

 

 

Voilà, j’espère vous avoir donné envie de découvrir ce roman totalement décalé.

Pour aller plus loin, je vous recommande d’aller écouter cette interview très intéressante sur RTBF : https://www.rtbf.be/article/lapparence-du-vivant-une-jeune-photographe-fascinee-par-la-mort-est-initiee-a-la-taxidermie-10956113

 

 

 

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